QUESTIONNAIRE D’INTERVIEW ITV ANAM relatif au développement duport de Ziguinchor
- Dieynaba BEYE
- Sep 18
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L’objet de l’interview : Impact du développement économique du Port de Ziguinchor sur la région de Casamance
Question ; pouvez- vous, vous présenter
Je vous remercie pour cette opportunité de parler du rôle du port de Ziguinchor dans le développement de la Casamance.Je m’appelle Mamadou Moustapha Niang, Chef de la Circonscription maritime sud de l’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM) et Commandant du port de Ziguinchor.L’ANAM, créée en 2009, est chargée de mettre en œuvre la politique de l’État en matière de marine marchande. Ses missions couvrent l’administration des navires et des gens de mer, la police de la navigation et la gestion du domaine public maritime, mais aussi le développement des ports secondaires.Le territoire maritime sénégalais est divisé en quatre zones : nord, centre, ouest et sud. J’ai l’honneur de diriger la zone sud, qui regroupe le port de Ziguinchor et son port d’escale à Carabane.
2.Question : comment vous présentez le port et selon vous, quelle est l’importance du port de Ziguinchor pour l’économie de la Casamance ?
Le port de Ziguinchor est situé à 110 km de l’embouchure du fleuve Casamance, en bordure de la ville. Construit avant les indépendances, il servait essentiellement à l’exportation des produits agricoles. Il disposait alors d’un wharf pour accueillir les chalands venus de Sédhiou et des zones reculées de la région. Ce port appartient donc aux trois régions de la Casamance naturelle : Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.Aujourd’hui, le port joue un rôle central : il assure le désenclavement de la région, coupée du reste du Sénégal par la Gambie, et il constitue un levier économique en créant des emplois et en facilitant l’exportation de produits agricoles, halieutiques et industriels.

3-Question : pouvez-vous nous indiquer des impacts économiques directs
J’allais en venir, L’Etat du Sénégal comprenant la nécessité de renforcer le désenclavement de la Casamance et en appui avec le royaume des pays -bas a démarré en 2016 un projet dit IRIO de développement du port Ziguinchor. Ce projet consiste à un dragage et un balisage du fleuve Casamance 3.4m à 7.5 pour permettre au port d’accueillir de gros navires, la construction d’un port de péché afin d’améliorer le processus de conditionnement des produits halieutiques et la réhabilitation des locaux administratifs du port.
Les effets induis au port sont ressentis par l’augmentation du trafic portuaire, l’augmentation des emplois portuaires ; l’exportation vers l’Europe de l’huile brute de l’usine de la SONACOS de Ziguinchor à partir du port. L’impact le plus marquant est la commercialisation et l’exportation des noix de cajou à partir du port de Ziguinchor. En guise de rappel, l’anacarde est un produit à grande valeur de subsistance pour la population casamançaise. Mais toute la production locale transitait par le port de Banjul. Cependant, à la fin du projet, l’Etat du Sénégal a interdit l’exportation des noix de cajou par voie terrestre, ce qui a engendré une réorganisation de la filière anacarde, l’installation de nouvelles banques dans la région, l’augmentation de l’embauche des dockers et surtout le Sénégal est considéré maintenant comme pays producteur de l’anacarde.
4-question : La filière anacarde suscite parfois des contestations, notamment sur le mode de transport. Qu’en est-il ?
En effet, Je l’ai évoqué en supra que, l’État avait interdit l’exportation terrestre des noix de cajou pour canaliser les flux vers le port de Ziguinchor. Mais face à la croissance des volumes et aux enjeux financiers, les transporteurs routiers ont protesté, estimant être exclus. Finalement, les deux modes – maritime et terrestre – ont été autorisés.Cela montre l’importance économique de la filière : la campagne 2024 a enregistré 149 000 tonnes de cajou, pour une valeur de 90 milliards de FCFA.

5. Question : Quel sont les défis futurs du port de Ziguinchor avec l’avènement du nouveau régime en place ?
Le secteur maritime est au cœur de la Vision Sénégal 2050, sachant que 95 % des marchandises transitent par voie maritime. Le port de Ziguinchor sera intégré à une stratégie triennale dans le cadre du pôle Sud, afin de le transformer en hub portuaire.Les priorités incluent : développer des partenariats publics-privés, notamment dans le domaine des hydrocarbures, soutenir l’agropole sud pour l’exportation de produits à forte valeur ajoutée, et renforcer la coopération avec les ports voisins (Gambie, Guinée-Bissau) pour capter le trafic de l’hinterland, en particulier celui du Mali.
Bissau), dans le but de capter le trafic de l’hinterland (Mali).
Dieynaba Béye



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